Au lieu d'être reléguée en terminale comme une matière quasiment optionnelle, il faut réfléchir à la manière d'enseigner la philosophie, la réflexivité sur soi, sur la société et sur notre univers dès le plus jeune âge. On s'efforcera dans les petites classes de l'enseigner à la manière d'un jeu, sans la déconnecter de la science. On peut imaginer par exemple susciter la réflexion des petits par des jeux sur les illusions, des jeux de mots, de rôle, de langue, des explorations de ce qui se passe par terre, dans le ciel, dans le règne animal, végétal; ou encore, explorer les formes architecturale (comparer les bâtiments), trouver des formes géométriques dans son environnement, etc.
Ce n'est qu'au collège que l'enseignement de l'histoire de la philosophie, des auteurs et des concepts pourra commencer, comme un prolongement naturel de ce qui précède, en continuant à le lier fortement à l'enseignement des sciences naturelles, physiques, chimie, mathématiques mais aussi sociales (sociologie, économie, géographie, histoire).
La morale iéplicite ou explicite de chaque grande philosophie du monde entier sera étudiée, ainsi que les pratiques qui en découlent (hygiène du corps, pratiques sociles, etc.)Les formes de l'action seront étudiées à partie du collège, en montrant aux élèves qu'ils peuvent avoir une influence pratique sur le monde.
Arrivé au bac, l'élève aura appris en théorie et en pratique à se situer dans l'espace, dans le temps, à analyser les discours et les pratiques sociales avec une distance critique, à élaborer des raisonnements théoriques élaborés sans les déconnecter de la pratique, à être curieux d'apprendre et de comprendre ce qui se passe et ce qui l'entoure.
L'enseignement primaire et secondaire sera donc radicalement transformé et orienté autour d'un corpus de base d'ouverture à la réflexion critique sur le monde. L'enseignement des autres matières scientifiques sera repensé comme un prolongement de ce corpus.
Bien entendu, les enseignants ne pourront mener cette tâche seuls. D'une part, ils doivent bien sûr associer les élèves aux réflexions et favoriser l'émergence de nouvelles idées. De grandes plages seront réservées aux débats avec les professeurs et entre élèves. D'autre part, les professeurs inviteront régulièrement des pèersonnes extérieures à l'école: scientifiques, chercheurs mais aussi artistes, militants associatifs, voisins, etc. L'école sera ouverte sur son quartier et redeviendra par là un lieu de sociabilité locale majeure.
